Le saviez-vous ?
Omniprésentes dans l’espace urbain, les enseignes commerciales sont des objets peu considérés car signes d’une société capitaliste et marchande. Elles ont pourtant une histoire, qui nous ramène à la culture populaire et aux siècles passés.
La seconde moitié du 19ème siècle, grâce à une société de plus en plus alphabétisée, voit apparaître des enseignes formées de LETTRES que les commerçants font apposer sur la façade de leurs boutiques.
Les techniques utilisées sont assez variées à cette époque :
Peinture à main levée ou au pochoir
Gravure sur bois, sur glace ou sur marbre
Collage sur différents types de supports
Les lettres elles-mêmes peuvent être en bois peint ou vernis, en métal (le zinc est plus abordable que le cuivre), émaillées ou patinées.
Leurs tailles sont variables et propres à chaque fabriquant. On peut atteindre une hauteur de 80 centimètres. Les couleurs dominantes sont le doré, le bleu foncé, le rouge et le noir. Les attaches doivent être les plus invisibles : des coffrages permettent ainsi de fixer les lettres d’enseignes au dessus des vitrines de magasin.
Les typographies les plus utilisées à cette époque sont l’égyptienne, la capitale, la renaissance, la monstre et l’antique.
Il faut attirer le passant !
La fin du siècle voit émerger la diversification des propositions pour les lettres peintes : les fuyantes, les grotesques, les fantaisies. L’invention paraît sans limite.
Le 20ème siècle permet l’adéquation entre la forme de la lettre et la matière employée. En effet, les réalisations en métal, en verre ou en bois ne pourront être similaires. De nouvelles formes font aussi leur apparition.
Il reste peu de traces des lettres d’enseignes, pourtant très répandues aux XIXe et XXe siècles. Des collections patrimoniales ont cependant permis d’en conserver des échantillons, aujourd’hui visibles au Mucem.
(Source L’enseigne publié aux Éditions Citadelles & Mazenod)

Enseigne XXème siècle

Enseigne XXème siècle

Letillois (Inv et Del), « Comparaisons des Tableaux d’enseignes. Lettres blanches ombrées sur fonds de couleurs », Journal des peintres en bâtimens et en décors, janvier 1836, planche 4. Bibliothèque nationale de France

Firmin-Didot, Annuaire-Almanach du commerce, de l’industrie […], Paris, Firmin-Didot, 1881, p. 1099. Bibliothèque nationale de France